Une nouvelle vie qui s'offre, c'est tellement grand, tellement fort que l'on ne sait juste pas par quel bout l'attraper... Des brèves d'amour, des larmes de joies, des cris de colère, de grands éclats de rire, des listes entières d'envies, des mails toujours trop longs, toujours trop nombreux, des mots qui s'entassent et qui prennent de la place. Jeter toujours jeter les mauvaises idées, les cauchemârds, les souvenirs, les bons moments, pour ne pas perdre une miette de ce temps qui file à la fois trop vite et trop lentement....
Oublier voila le principe, se retourner et se dire que c'est tellement triste de vivre comme ça. Alors on avance on se cogne à la vie toujours un peu plus, on se fait des bleus, on en rie et on en pleure, parce qu'on a vingt ans et que malgré tout on est toujours bien debout, bien crampés sur nos deux jambes, et faut avouer que c'est assez rare. On passe son temps à découvrir de nouveaux horizons tout prés de chez soi, de nouveaux sourires et d'anciens toujours plus beau. On fait du tri sélectif, parce que c'est écolo de trier le vrai du faux... On met plein de "gens" à la récup on ouvre les yeux, enfin. On trouve de grands yeux bleus qui nous enveloppe et nous ennivrent, juste une fois ou deux, juste une nuit, juste comme ça. On les retrouve le lendemain et on se pose mille questions, parce que ça ça ne changera jamais : les grandes questions existentielles et métaphysique sur la vie. Et on se dit que tant pis si les autres n'y comprennent rien. On passe son temps à repenser à ses derniers mois avec eux, les yeux tristes de voir que c'est juste "déjà fini".
On continue de faire de petites bulles dans les grandes... Quand au moment du repas le "on descend, à table" raisonne dans la tête comme une ritournelle de deux ans innoubliables... Quand on fait superman en fredonnant il est un estuaire et toutes les autres, en repensant à tout ses moelleux au chocolat parce que sans eux on serait ptet pas ici, à ses longues heures de papotages et de crises de rires... Quand on rentre le soir et qu'on se bat avec un poisson panné ou un navet, ou qu'on se met à danser sur debout sur le zinc comme des pintades... Quand on les regarde fumer et figer leur sourire, qu'on leur explique de la chimie les rides au coin des yeux et les frissons dans le bas du dos, qu'on les entend ronfler à deux kilomètres à la ronde, qu'on se dit qu'on va passer 4mois à rire... Quand on s'envoie des textos pendant des heures, qu'on est jack et Jacqueline, qu'on se trouve comme ça au même endroit, si proche sans qu'on l'ait soupsonné auparavant... Quand on prend le fou rire dans la maison des lutins qu'on se dit qu'en janvier ce sera vraiment plus pareil... Qu'on envoie des mails et des mails pour raconter sa pauvre existence et qu'elle lit toujours avec la même patience... Que les anciens sont toujours là... Qu'il vient parler pendant des heures et pleurer sur mon canapé, qu'on essaie juste d'aller mieux, qu'on regarde les matchs comme des papis, qu'on est voisin et c'est tant mieux...
